Émile Turbet Delof, en Argentine chez ZZK Records


Comme il le dit lui-même, Émile a atterri à Mendoza sans trop savoir à quoi s’attendre. Conquis, il est retourné en stage en Argentine un an plus tard, à Buenos Aires, dans le cadre d’un Master 2 en Industrie Musicale. Après un intense passage dans le label de musique électronique ZZK Records, il s’est lancé à son compte en tant que booker et manager d’artistes. Et entend désormais faire son trou, dans la patrie de Cortázar et Maradona. 
 

Pouvez-vous nous présenter votre parcours universitaire avant de rejoindre Paris 8 ?


J’ai démarré mes études à l’Université de Nîmes, en licence d’Arts Appliqués. Après un an, je me suis dirigé vers la licence de médiation culturelle proposée à Paris 3. J’ai effectué mon Master 1 à l’étranger, à l’Université de Mendoza, en Argentine, dans le cadre d’un échange universitaire avec l’Université Paris 3. C’est en rentrant que j’ai été accepté à Paris 8 pour un Master 2 en Industrie Musicale, et que j’ai terminé l’année en stage à Buenos Aires.

Pourquoi avoir choisi de partir effectuer un stage à l’étranger ? Et pourquoi en Argentine ?


Je suis arrivé un peu « au hasard » à Mendoza en M1. Je ne connaissais pas la ville, je désirais simplement partir en Amérique Latine. Le bureau des relations internationales a décidé de m’y envoyer après étude de mon dossier, et ce fut finalement un très bon choix.
 J’ai ensuite décidé d’y retourner pour clore mon Master 2, et ce pour trois raisons. Premièrement, j’avais beaucoup apprécié le pays pendant mon année d’échange, et voulais y retourner plus longtemps, dans un cadre autre que celui des études. Ensuite, ma petite amie argentine, rencontrée pendant mon année d’échange, était restée là-bas. Et enfin, j’ai été accepté dans l’entreprise de mes rêves, ZZK Records, pour y effectuer mon stage de fin d’études. Pendant mon année d’échange à Mendoza, j’ai entamé un mémoire portant sur les nouvelles musiques latino-américaines, et notamment le mouvement électro-folklore, né en partie à Buenos Aires, fédéré et présenté sur le plan international par ZZK Records. Mon année d’échange puis mon stage ont d’ailleurs grandement appuyé mon travail de recherche.

Combien de temps êtes-vous parti ? Dans quel état d’esprit étiez-vous ?


Je suis parti en stage six mois (à l’origine) à Buenos Aires. J’étais très heureux de retourner dans le pays, en plus au sein d’une entreprise que je connaissais et dont j’admirais l’activité.
J’y suis finalement resté plus d’un an, puisque j’ai été embauché par cette même entreprise à la fin du stage.

Pouvez-vous nous parler de ZZK Records ? Qu’y faisiez-vous ?


ZZK Records est un label discographique d’artistes comme La Yegros, Nicola Cruz ou encore Chancha Via Circuito. Ce label fonctionnant grâce à une équipe restreinte, j’ai pu y effectuer un grand nombre d’activités, diverses, en relation avec la communication, le marketing, les relations publiques, les relations presses, la direction artistique, le community management, le booking d’artistes, etc.

 Qu’avez-vous appris durant ce séjour ?


Le stage m’a surtout apporté un professionnalisme et une connaissance du monde de la musique que je ne possédais pas encore. Gérer une équipe de stagiaires, communiquer avec des professionnels du monde entier sont des tâches qui ne m’auraient pas été confiées dans la plupart des stages qui sont proposés en France.

Que retenez-vous de cette expérience ? Qu’est-ce que cela a ouvert chez vous (artistiquement, professionnellement, humainement...) ?


Cette expérience m’a apporté beaucoup de professionnalisme, de confiance en moi et d’autonomie. Cela m’a permis de progresser sur le plan professionnel, de lancer de nombreux projets personnels et d’atteindre des objectifs que je pensais jusqu’alors inaccessibles. Je travaille aujourd’hui en tant qu’indépendant. Je suis « booker » – c’est-à-dire que je fais l’intermédiaire entre les artistes et les salles de concerts – et manager de différents artistes du continent, activités me paraissant impossible il y a un an. D’ailleurs, Rumbo Tumba, un artiste argentin avec qui je travaille, sera en concert à L’entrepôt à Paris, dans le quatorzième arrondissement, au mois de juillet.

Avez-vous fréquenté des lieux artistiques, culturels ?


J’ai pu profiter de mon séjour pour visiter certains musées, mais je n’ai pu agir comme un touriste lambda, ayant énormément de travail à assurer. Mon poste m’a néanmoins permis d’être au centre de la nouvelle scène artistique de la ville, donc en contact avec ceux qui la font, les nouveaux concepts et les événements principaux.

Quel est votre plus beau souvenir ?


Ma participation à la production du premier Zizek Club (soirées organisées par le label ZZK Records) de l’année 2016 à La Plata, une ville voisine de Buenos Aires. Une soirée underground de grande qualité, avec la présence d’artistes internationaux du label.

Gardez-vous des liens avec vos anciens collègues ?


Je considère chaque collègue comme un/une ami(e). Nous connaissons chacun les compétences des autres, et tous sont désormais des collaborateurs potentiels pour tout autre projet que j’aurais à mener.

Avez-vous rencontré des difficultés d’adaptation ?


La ville de Buenos Aires est très intense. Il est difficile d’y évoluer et d’assister aux innombrables événements qui y sont organisés. Il faut pour cela un gros budget, ce qui n’était pas mon cas. Il m’a fallu travailler beaucoup afin de payer et mon loyer, et mes activités.

Quels lieux vous-ont marqué ? Avez-vous pris le temps de découvrir le pays ?


Au nord de la ville, à Tigre – l’équivalent du bout du RER à Paris –, se trouve le confluent du Fleuve de La Plata. On y découvre, dans un cadre naturel assez rare en Europe et à trente minutes du centre-ville, une infinité d’îles et de canaux. C’est l’échappatoire la plus accessible pour les citadins.
Je n’ai pu malheureusement que très peu voyager pour l’instant. Je suis notamment allé dans la région d’Entre Rios, au nord de Buenos Aires. Chaque coin du pays vaut la peine d’être connu, je m’attèle à cette tâche petit à petit.

Que conseillerez-vous à des étudiants souhaitant partir effectuer un stage à l’étranger ?


C’est une expérience unique, il ne faut pas hésiter à se lancer et constituer le dossier le plus sérieux possible. Travailler à l’étranger peut permettre d’intégrer des entreprises en assumant des responsabilités inaccessibles en France (puisque le statut de Français peut s’avérer comme un atout lors du recrutement). Les bourses que les stagiaires peuvent obtenir permettent de les rendre attractifs sur le marché du travail aux yeux des entreprises. Il convient donc de contacter des structures en fonction de son domaine et de ses goûts pour leur proposer votre profil. L’expérience humaine et professionnelle en valent largement la peine…

Quels sont vos projets ?


Je viens tout juste de quitter mon emploi chez ZZK Records, pour retourner vivre à Mendoza. J’y travaille d’un côté comme booker et manager d’artistes, et de l’autre au sein d’une entreprise de tourisme local. Je souhaite continuer à travailler avec certains des artistes avec qui je collabore, et m’installer à Mendoza pour y travailler afin d’obtenir un visa de résidence durable. Et enfin, j’aimerais prendre le temps de connaître la région de Mendoza, et en particulier sa montagne, la Cordillère des Andes.
 
Entretien réalisé par le service communication.

Comme il le dit lui-même, Émile a atterri à Mendoza sans trop savoir à quoi s’attendre. Conquis, il est retourné en stage en Argentine un an plus tard, à Buenos Aires, dans le cadre d’un Master 2 en Industrie Musicale. Après un intense passage dans le label de musique électronique ZZK Records, il s’est lancé à son compte en tant que booker et manager d’artistes. Et entend désormais faire son trou, dans la patrie de Cortázar et Maradona.

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