Flavio Perez, fée spéciale


Pouvez-vous nous résumer votre parcours avant d’arriver à Paris 8 ?


Ma première en STI Arts Appliqués, à l’École Estienne – « l’École du Livre », inaugurée la même année que la Tour Eiffel – a été une révélation. J’étais un cancre qui s’ennuyait et la découverte de camarades passionnés et curieux m’a poussé à donner le meilleur. J’y suis entré non sans persévérance. J’avais découvert que l’école proposait une formation d’infographiste, passion découverte au collège, à la fin des années 90. Ce furent deux années d’une incroyable énergie. Après le bac, j’ai participé à la première promotion du Diplôme des Métiers d’Arts (DMA). Bien que nous en ayons essuyé les plâtres, nous avons noué de solides relations entre nous. Pendant le DMA – qui m’a permis d’aborder la conception d’œuvres audiovisuelles, la mise en scène, les bases de la 3D –, je me rendais dans des festivals, et notamment les E-magiciens – organisé chaque automne à Valenciennes. Alors que je participai à un cadavre exquis animé, le hasard installa mon équipe à côté de celle de la formation Arts et Technologies de l’Image (ATI). Je pris connaissance de cette formation dont je ne connaissais rien. Ce qu’on m’en raconta m’enchanta, et je décidai de rejoindre Paris 8 en troisième année de Licence d’Arts et Technologies de l’Image, au sein de l’UFR Arts et Philosophie...
 

Que retenez-vous de la formation qui vous a été dispensée ?


J’ignorais que j’arrivais dans une formation unique. Le premier contact, après les inscriptions et l’entretien, remonte aux soutenances de Master, auxquelles nous étions conviés. C’était incroyable ! Je n’avais jamais rien vu d’aussi fou et désorganisé – fou dans le bon sens du terme, avec des projets incroyables. Je ne connaissais pas encore l’héritage de Vincennes, dont la philosophie imprégnait encore la formation. Je trouvais passionnant que des étudiants issus comme moi de parcours en Arts plastiques se retrouvent avec des programmeurs ingénieurs informatiques. J’ai appris à coder et à « créer les boutons pour ne pas être un pousse-bouton ». Je me suis familiarisé avec le système D, la débrouille. ATI forme d’abord des gens curieux, capables d’extraire une quantité énorme de solutions avec les moyens du bord. La programmation nous affranchit des limites des logiciels et nous permet d’aller au-delà.
Que ce soit pour créer des projets interactifs, des jeux ou des films, nous avons tiré parti de ce mélange. Nous avions des contacts fréquents avec les promotions précédentes, avec les Masters ou les doctorants du laboratoire INREV, qui nous montraient de nouvelles pistes à explorer. Il y avait toujours de nouvelles choses à découvrir, de nouvelles technologies à s’approprier.
 

Sur quel projet au long cours avez-vous travaillé pendant les deux années ?


Je me suis rapidement passionné pour ce qui allait devenir mon métier : trouver des solutions techniques pour fabriquer des images. Dans le sens de : créer des outils pour débloquer des situations, et sortir les graphistes des limitations parfois frustrantes des programmes.
J’ai passé plus de temps à aider des projets à se réaliser qu’à mener les miens qu’il s’agisse de projets d’étudiants d’ATI ou de projets d’amis dans d’autres écoles d’animation. Mais c’est ce qui me plaisait, et je ne me suis jamais plaint de ne pas fabriquer mes propres histoires.
 

La dimension collective du travail était-elle importante ?


Tout à fait. ATI n’omet pas cet aspect crucial dans l’image : rares sont les personnes qui travaillent seules. La fabrication d’un film d’animation est une aventure humaine et la formation doit nous préparer à ces aspects. Les travaux de groupe en petits effectifs étaient fréquents. Mais il n’était pas rare de faire des projets extrascolaires avec ses camarades (concours d’images ou gamejams, qui consistent à créer des animations ou des jeux vidéo en un temps limité). Un fort esprit de promotion s’est mis en place. Dix ans plus tard, les amitiés sont restées. Il y avait aussi un vrai esprit d’entraide : chacun s’aidait en fonction de ses compétences et des sujets.
 

Comment la professionnalisation s’organisait-elle ? Avez-vous pu rencontrer des professionnels ?


À l’époque il n’existait pas de master professionnel. Néanmoins, des cours étaient donnés par des intervenants extérieurs, professionnels, qui nous transmettaient une bonne idée du marché du travail. Ils nous donnaient des trucs et astuces de production. Il pouvait s’agir d’animateurs 3D, de créateurs de décors, de compositing.
De plus, l’équipe enseignante et de chercheurs était déjà très liée avec le monde professionnel. La formation, peu connue publiquement, est ancienne (1985 : presque la préhistoire de la 3D), et les anciens élèves sont placés dans tous les principaux studios d’animation, français et étrangers. Le laboratoire INREV participait notamment à un pôle de compétitivité (HD3D) et entretenait alors des relations fréquentes avec le monde extérieur. L’équipe enseignante était donc très au courant des tendances technologiques, ce dont nous en profitions.
Et puis, une fois par an sont organisées les « rencontres professionnelles » : les studios d’animation, parmi les plus importants, envoient un DRH ou responsable technique pour proposer des entretiens de quinze minutes avec les étudiants. L’occasion idéale de décrocher un stage ou, aujourd’hui, une alternance, voire des contrats.
 

Quel a été votre parcours professionnel depuis l’obtention de votre diplôme au département ATI ?


J’ai arrêté à la fin de mon master 1 car, entre la licence et le master, j’ai eu envie de monter un projet collectif. J’ai créé une association et, avec des amis, nous avons passé l’été à créer des images, dans la bonne humeur et la curiosité. Nous n’avons malheureusement pas réussi à faire aboutir le projet.
J’ai compris qu’il me fallait apprendre à gérer des projets audiovisuels pour ne plus connaître ce genre d’échecs. Après le master 1, je candidatais à la licence professionnelle de Gestion de Production audiovisuelle organisée conjointement par l’université de Marne-la-Vallée et par la célèbre école d’animation : Gobelins, l’école de l’image. Cette année-là, au lieu d’être en Master 2, j’étais en licence pro, en alternance dans un studio de production, Autour de Minuit, en tant qu’assistant du producteur. J’ai eu l’occasion de travailler sur des projets très variés, comme Logorama, qui remporta l’Oscar du meilleur court métrage d’animation l’année suivante. J’apprenais en cours à gérer des plannings et des devis, organiser le suivi de fabrication d’un projet. Je profitais déjà des connaissances acquises à ATI et à l’École Estienne, pour monter des dossiers et facilitant la discussion avec les réalisateurs, les prestataires et les équipes de fabrication.
À la fin de l’année scolaire, Gobelins organisait des portes ouvertes réservées aux professionnels qui venaient faire leur marché parmi les animateurs. Mais j’y rencontrai Jacques Bled, le patron du grand studio parisien Mac Guff, qui cherchait des personnes pour l’équipe de production. Demandant alors si quelqu’un s’y connaissait en technique, j’expliquai avoir fait ATI. Or, son entreprise a des employés issus d’ATI depuis le début des années 90. Je décrochai rapidement un entretien et une proposition de travail sur Moi, Moche et Méchant, long métrage qui allait bientôt battre de nombreux records.
Mon travail dans l’entreprise profitait clairement des connaissances acquises à ATI et dans ma formation de gestion de production. Je devins rapidement Technical Director (TD, ou directeur technique) sur les projets suivants, au sein d’une équipe nouvelle, créant des outils pour aider les centaines de graphistes et l’équipe de production.
Pendant mes années à Mac Guff Ligne (qui devint Illumination Mac Guff), j’ai lancé des rencontres mensuelles permettant à de jeunes graphistes, animateurs, créateurs de présenter leurs projets et d’en discuter. L’étape suivante était de monter nos propres projets. En 2013, j’ai pu travailler sur le Lorax, Moi Moche et Méchant 2 et Les Minions avant de décider de partir vers d’autres horizons. Le hasard m’a fait rencontrer Virginie Guilminot, ancienne du parcours ATI et doctorante en 1996. Elle avait travaillé comme assistante-réalisateur sur le premier long métrage en image de synthèse française, Kaena la Prophétie, avant d’être directrice de production sur le long-métrage Azur et Asmar de Michel Ocelot, le papa de Kirikou. Elle travaillait maintenant dans le petit studio montpelliérain In Efecto. On m’a proposé un poste de superviseur technique, une belle occasion pour lancer mon projet de collectif, tout en ayant un travail pour assurer les frais de fonctionnement.
En 2013, je me suis retrouvé à cofonder Caravel Collective à Montpellier, tout en participant à de chouettes projets du studio In Efecto. L’année qui suivit fut intense mais riche. Par exemple, Virginie Guilminot avait lancé le projet de « Colo Blender », un stage d’été avec des étudiants d’ATI autour du logiciel libre Blender.
Et puis le collectif s’est arrêté car nous voulions aller dans des directions différentes. Virginie Guilminot m’a alors proposé, avec deux autres associés, de créer une société. Nous nous sommes lancés fin 2014, accompagnés d’un incubateur d’Entreprises Sociales et Solidaires (ESS). Désireux de concevoir le travail différemment, nous avions pris le parti de monter une SCOP, Société Coopérative, basée sur l’innovation technologique à travers le logiciel libre, et l’innovation sociale à travers des modes d’organisation et de gouvernance revus. L’incubateur fut une expérience très formatrice, car autant nous savions gérer tous les aspects d’un film d’animation, autant nous étions novices dans la gestion d’une entreprise. En septembre 2015, le studio Les Fées Spéciales était né.
Par ailleurs, depuis 2012, je suis intervenant à ATI en Licence 3. Mon cours s’est rapidement transformé en workshop d’une semaine à la rentrée pour les nouvelles recrues d’ATI. L’occasion de proposer des introductions à des thèmes qui les aident sur leurs projets, mais aussi à des méthodes de travail collectives, et toutes sortes d’activités « brise-glace » ou de team-building.
À cette époque grandissait ma frustration de ne jamais avoir terminé le Master. En plus d’être un mauvais exemple comme premier intervenant que ces étudiants rencontraient, je regrettais un peu les études, cette époque d’expérimentation et recherche. En septembre 2016, j’ai rejoint en master 2 ceux qui avaient été mes étudiants. J’ai continué à travailler au sein des Fées Spéciales, tout en prenant du temps pour analyser ces huit années depuis la fin de mes études. Seul un endroit comme Paris 8 permet cette reprise d’études. J’ai réalisé un mémoire sur Le pipeline de l’image de synthe ?se : de ?finitions et enjeux pour les œuvres collaboratives. C’était beaucoup d’énergie, en plus de celle nécessaire pour lancer une société et répondre aux premiers clients. Je ne regrette pas, car j’ai enfin pu terminer le master et prendre du recul sur différents aspects du métier.
 

Quelles sont selon vous les qualités requises afin de réussir au sein de cette discipline ? Et pour devenir un bon « technico-artiste » ?


Il faut une bonne ouverture d’esprit. Le métier consiste à résoudre des problèmes techniques, mais souvent liés à l’artistique. Il faut être curieux, avoir une grande culture générale. Il faut avoir une bonne idée de l’ensemble de la chaîne (tant qu’à faire, avoir expérimenté tous les postes ou presque) pour pouvoir discuter avec tous les intervenants. On ne peut pas anticiper les problèmes et chaque projet est unique. Il faut pouvoir rapidement s’adapter aux situations, parfois stressantes, et être souple et endurant. Pour des longs ou des formats particuliers, l’accompagnement technique peut durer des années. Il faut donc être discipliné pour tenir la distance. Dans un projet complexe, les enjeux peuvent rendre les situations plus difficiles. Parfois, on ne nous fait pas de cadeaux. Il faut une bonne dose de diplomatie et d’écoute. On est au service du projet avant tout, mais auprès d’équipes constituées de gens très différents, avec des tempéraments, des envies, des égos. Une partie du travail est de gérer ces aspects. Il faudra mettre son propre ego de côté d’ailleurs. En tant que Technical Director, notre travail n’est pas visible à l’image, notre nom défile uniquement au générique de fin...
Enfin, c’était sous-entendu, il faut bien gérer le stress. Ces postes sont comme des pompiers : quand tout va bien on oublie leur existence et on remet presque leur utilité en question. Par contre, quand il y a le feu, et il y aura le feu sur une production, il faudra être efficace, rassurant et trouver rapidement des solutions adaptées.
 

Comment l’adaptation à une industrie (effets spéciaux, jeux vidéo, par exemple) était-elle enseignée ?


Les discussions avec l’équipe enseignante et les rencontres fréquentes avec des intervenants extérieurs permettent de connaître les postes, les métiers et les entreprises. Cela aide à se tenir au courant des lancements de projets, et des tendances, et pour les stages ou pour les premiers boulots en fin de master. C’est aussi l’occasion d’évoquer les différents statuts qui s’offrent à nous une fois diplômés. Dans notre cas, l’intermittence du spectacle, plus récemment les autoentrepreneurs, et voire dans certains cas les statuts d’artistes, avec les maisons auxquelles il faut s’affilier. Il est d’autant plus important de s’informer que ces statuts évoluent sans cesse.
Et puis c’est une formation technologique, donc se tenir au courant des nouveautés, des nouveaux logiciels ou méthodes de travail est aussi important. Il arrivait qu’on puisse inviter des représentants des éditeurs pour faire une présentation spécifique.
 

Etiez-vous déjà passionné par les images de synthèse en général avant de rejoindre le département ATI ?


Assurément : depuis le collège je m’étais fixé pour objectif de travailler dans l’image. Je fais partie de cette génération qui a découvert Toy Story ou Jurassic Park au cinéma, puis qui a pris le tournant des années 2000 avec Matrix. J’ai connu les premiers PC suffisamment bons pour faire tourner les premiers logiciels 3D, accessibles sans station graphique onéreuse. L’époque était aux grands magazines comme Computer Arts, fournisseurs de tutoriels et de démos de logiciels bien avant la démocratisation du contenu sur Internet. Pendant mon lycée ont paru les nouveaux Star Wars ou Seigneurs des Anneaux, et l’image de synthèse s’y imposait comme une nécessité. De quoi alimenter les passions pour essayer de rejoindre le milieu au plus vite.
 

Quelles sont les dernières productions sur lesquelles vous avez travaillé ?


Après avoir travaillé sur Moi Moche et Méchant, Le Lorax, Moi, Moche et Méchant 2 et Les Minions, quand j’étais chez Illumination Mac Guff, j’ai pu faire d’autres projets très différents au sein des Fées Spéciales. Nous venons de terminer notre participation au long métrage Dilili à Paris, de Michel Ocelot (Kirikou), sur lequel nous avons fait le layout (la mise en scène), l’animation des foules (le film se passe à Paris en 1900, qui grouille dans tous les quartiers), ainsi qu’une assistance technique à l’équipe décors. J’étais superviseur technique et responsable de la Recherche et Développement pour ce projet. Mon rôle consistait à faire en sorte que toutes les solutions techniques soient trouvées pour faire avancer le projet. La société a choisi de ne travailler qu’avec des logiciels libres, d’où l’utilisation de Blender pour les 1300 plans, et pour les presque 500 figurants que nous avons créés pour donner vie à Paris. Nous n’étions pas les seuls à travailler : notre challenge a été de créer des passerelles avec les autres logiciels et notamment Maya, un logiciel 3D très utilisé dans l’animation et les effets spéciaux. C’est encore d’ATI que nous est venue la solution, en la personne de Damien Picard, qui a rejoint très tôt l’équipe en tant que chercheur en contrat CIFRE dans le studio. Doctorant, chercheur sur la question du logiciel libre en production, il a mis en place les solutions nécessaires. Avec deux associés issus d’ATI, Les Fées Spéciales a gardé une forte relation avec la formation.
À part ce projet, nous avons aussi participé à un double documentaire sur l’Antarctique par l’équipe de Luc Jacquet (réalisateur de La Marche de l’Empereur), en créant six minutes de séquences animées (schémas cartographiques complexes, réalité augmentée, tracking, etc.). Mais aussi des séquences animées pour le Musée des Confluences à Lyon.
 

Quelle est désormais votre ambition ?


J’ai eu la chance de vivre de ce qui me plaisait sans m’arrêter ou connaître de phases de chômage. J’ai pu participer à de beaux projets, et j’ai pu être témoin de transitions vers des films d’envergure internationale. Mais j’ai décidé de concentrer mon énergie sur des projets moins évidents, aux équipes plus réduites. J’ai envie de continuer à mettre mes services auprès d’auteurs et de projets plus culturels qui ont besoin d’accompagnement technique. Et je parie aujourd’hui sur le logiciel libre, sur la mutualisation des outils, pour nous permettre d’aller plus loin, même pour des petites équipes. Pour accompagner cette démarche nous avons lancé un blog dédié aux questions techniques et au logiciel libre en production : www.lacuisine.tech.
 

Sentez-vous que les techniciens français sont particulièrement côtés dans votre domaine ?  


Oui, c’est un fait. La France est un des plus gros producteurs mondiaux d’animation, et se situe en très bonne place pour le jeu vidéo. Les techniciens français ont aussi permis ces classements. Ils ont appris à faire beaucoup avec des moyens souvent restreints. Leur inventivité me semble prisée. Ils peuvent s’exporter facilement s’ils le souhaitent dans des studios anglo-saxons, et restent des pierres angulaires sur les projets en France. En tout cas il y a clairement une pénurie de techniciens. Le milieu connaît une période de plein emploi, les des carnets de commandes des studios sont très remplis.
 

Sur quels types de projets préférez-vous travailler ?


J’ai eu la chance de croiser une belle variété de projets dans ma carrière. Des petits films d’auteur expérimentaux, au blockbuster américain, en passant par le documentaire. Tous ont leurs particularités, leurs avantages et inconvénients.
Aujourd’hui je suis heureux de bosser dans une petite structure, qui marche bien avec une quinzaine de collaborateurs. Et malgré l’intensité du travail, les relations humaines y sont plus fortes. Les responsabilités y sont bien plus nombreuses, et les taches plus variées que dans une grosse entreprise.

Pouvez-vous nous parler de l’entreprise que vous avez créée, Les fées Spéciales ? Que proposez-vous de produire et qui sont vos clients ?


Les Fées Spéciales est une société coopérative de production audiovisuelle. Nous sommes un studio de fabrication d’images, surtout des images hybrides 2D et 3D. Un mélange malin profitant d’une Direction Artistique très graphique, sans les contraintes de l’hyper réalisme pour lesquels d’autres studios excellent.
Nous cherchons, comme je le disais juste avant, à trouver de nouvelles façons de travailler, notamment techniques, en revenant aux origines de la 3D avec des studios qui créaient leurs propres outils et solutions. Le logiciel libre nous permet cela.
Nous aimons travailler pour des Auteurs qui cherchent des solutions à leurs visions et que d’autres studios ne peuvent leur apporter. Par exemple beaucoup de grands studios ne peuvent pas faire de films dits du Milieu, qui coûtent entre 5 et 10 millions d’euros, car leur infrastructure est taillée pour des projets plus gros. Dans ce genre de cas, comme c’était le cas sur Dilili, nous servons de bateau-pilote, plus petits et plus agiles, pour aider le projet à se faire malgré les contraintes financières. Nous clients sont alors des sociétés de production ou des réalisateurs.
Nous souhaitons aussi travailler sur des films culturels et de patrimoine. Nous avons participé à des documentaires, des projets pour des musées et notre nouveau gros projet consiste à la fabrication de plus de 40 minutes d’animation, pour les sections Géologie et Archéologie, mais aussi dans une moindre mesure Beaux-Arts, du Musée de Lodève en Occitanie. C’est le projet qui nous demande le plus d’énergie actuellement, pour une ouverture prévue en juillet 2018. Dans ce cas, nos clients sont des collectivités territoriales ou des représentants publics, ce qui rend les choses souvent plus compliquées administrativement, mais avec de très beaux projets. Nous ne sommes pas que prestataires, nous avons aussi nos propres projets dans les cartons, notamment des projets de documentaires animés ou de séries. Nous travaillons avec des auteurs très différents, et le studio fabrique des pilotes, épisodes tests qui nous permettent ensuite de trouver des partenaires financiers et de diffusion intéressés. A plus long terme, nous voudrions développer nos propres longs-métrages.
 
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Entretien réalisé par le service communication.

Flavio Perez, ancien étudiant au département Arts et Technologies de l’Image (ATI), a créé sa propre entreprise, Les Fées Spéciales, société coopérative de production audiovisuelle. Il retrace avec nous un riche parcours, qui l’ont amené à travailler sur diverses productions (Moi Moche et Méchant, Kirikou, etc.), avant de s’orienter vers des projets culturels plus fragiles mais porteurs de sens. Il mise aujourd’hui sur le logiciel libre, notamment afin que les connaissances techniques soient partagées, et est revenu depuis donner des cours ici, à Saint-Denis.

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