Littérature(s) noire(s) ?


Mis à jour le 29 octobre 2019

Débats, lectures, performances organisés par Sarah Fila-Bakabadio et Sylvain Pattieu ; Université Paris 8, université de Cergy, département d’histoire, master de création littéraire, équipe de recherche Agora.
 
 
Les auteurs caribéens ou d’Afrique sub-saharienne, parfois simplement d’origine diasporique, rassemblés sous le vocable « francophonie », ont pour dénominateur commun l’usage du français et d’être catégorisés comme noir(es). Une telle conception ne va pourtant pas de soi : que signifie l’expression « littérature(s) noire(s) » ? Permet-elle une visibilité de livres qui seraient autrement négligés ou participe-t-elle d’une essentialisation culturelle, raciale et historique ? Le débat n’est pas nouveau. Il fait peser sur ces écrivains l’obligation pesante de savoir au nom de qui ils parlent ou écrivent.
D’autres questions se posent, aussi intéressantes et plus neuves : dans les années 1920, Banjo, de Claude McKay, était marqué par une réflexion sur les migrations et la question raciale. On trouve de semblables problématiques dans des ouvrages récents publiés en Europe, en Afrique ou aux Etats-Unis : ceux de Gauz, Leonora Miano, Taye Selasi, Nii Ayikwei Parkes ou Chimamanda Ngozie Adichie. Comment de tels ouvrages posent-ils, à leur façon, des questions sur les phénomènes migratoires, sur les interactions culturelles, sur les appartenances multiples, et quel dialogue fécond peut s’instaurer avec les sciences sociales ? Peut-on parler d’une mondialisation des écrivains africains, à quoi correspond-elle alors que le terme d’« Afropolitains » est parfois utilisé et souvent décrié ? De quelle manière la littérature participe-t-elle à la visibilité de telles migrations et change-t-elle le regard souvent misérabiliste porté sur elles ?
Enfin s’intéresser aux littératures noires est aussi l’occasion d’une réflexion sur la langue, ou plutôt sur les langues. La traductrice Sika Fakambi s’est ainsi appuyée sur la variété des langues en usage en Afrique de l’Ouest francophone pour écrire la traduction de Notre quelque part du Ghanéen Nii Ayikwei Parkes. Quels phénomènes d’hybridation peuvent résulter de telles démarches ?
Cette journée est un prolongement du séminaire « Histoire des populations noires », organisé depuis plusieurs années à Paris 8 par Audrey Célestine, Sarah Fila-Bakabadio, Sylvain Pattieu, Emmanuelle Sibeud et Tyler Stovall. Elle souhaite mener de pair réflexion historique et littéraire, combiner tables rondes, lectures, performances, en associant chercheur-e-s, auteur-e-s, traducteur-trice-s et artistes.
La Colonie est un nouvel espace, créé par l’artiste Kader Attia, voué à l’hybridation entre arts, recherche, théories et pratiques politiques.
Programme de l’événement

 


 

Jeudi 23 mars 2017
De 10h à 18h

Accès libre

La Colonie
128 rue Lafayette
75010 Paris

Contact :
sylvainpattieu@wanadoo.fr

Événements passés

23 mars 2017

Cette journée est un prolongement du séminaire « Histoire des populations noires », organisé depuis plusieurs années à Paris 8 par Audrey Célestine, Sarah Fila-Bakabadio, Sylvain Pattieu, Emmanuelle Sibeud et Tyler Stovall. Elle souhaite mener de pair réflexion historique et littéraire, combiner tables rondes, lectures, performances, en associant chercheur-e-s, auteur-e-s, traducteur-trice-s et artistes.
Lieu : La Colonie, 128 rue Lafayette Paris, 75010

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