Journée d’étude - Musiques populaires et genre. Perspectives interdisciplinaires


Cette journée d’étude vise à explorer les musiques populaires à travers le prisme du genre et de l’intersectionnalité, en questionnant la manière dont les constructions sociales de genre influencent les pratiques musicales, les représentations et les contextes de performance. Dans une approche résolument interdisciplinaire, elle propose d’analyser les interactions entre musique, paroles, images, identités de genre et positionnements sociaux afin de mieux comprendre les dynamiques esthétiques et sociales à l’œuvre dans ces scènes.
 
Cette journée se propose de réinvestir une nouvelle fois l’étude des musiques dites "populaires" à l’aune spécifique des questions de genre (« gender ») et de leur intersectionnalité. L’objectif est ici d’examiner la façon dont les constructions sociales de genre peuvent influer à différents niveaux sur les pratiques musicales au sein des scènes populaires. Par nature hétérogènes et interdisciplinaires, les popular music studies ne constituent pas une discipline académique aux contours strictement définis. Il n’existe ni méthode unique, ni grille d’analyse universelle pour aborder l’étude de ces musiques, d’autant que les scènes et cultures regroupées sous cette dénomination sont multiples, variées et hétérogènes. Par ailleurs, lorsque l’on étudie des objets de ce type, on peut rarement se contenter d’une analyse strictement formaliste et immanentiste. La musique, du moins dans ses conceptions occidentales les plus communes, est souvent pensée comme un agencement de formes, de flux, de sons, de fréquences. Mais au-delà de ce constat le plus immanent, on sait qu’elle est également souvent associée à de nombreuses significations socialement et historiquement situées, parmi lesquelles des significations de genre. Il ne s’agit pas ici d’essentialiser la musique en lui attribuant une masculinité ou une féminité intrinsèque, comme on le comprend parfois à tort, mais, bien au contraire, de conduire une réflexion critique pour déconstruire les imaginaires d’écoute socialement situés - des imaginaires projetant parfois implicitement des représentations genrées sur la musique. Pour comprendre nombre de ses enjeux esthétiques, il est généralement nécessaire de resituer l’analyse du contenu musical dans une logique compréhensive de production de sens. Pour comprendre et démêler les chaînes sémiotiques qu’elle déploie, il est souvent nécessaire d’analyser la musique à la lumière de son contexte et de tous les éléments d’ancrage qui accompagnent les performances musicales, là où se construit aussi une grande partie de l’univers artistique. 
 
Il est tout aussi crucial d’examiner la manière dont les pratiques et structures musicales interagissent avec les paroles, les clips vidéo, les artworks des pochettes de disques, les styles de performance, la théâtralité du jeu scénique, l’imagerie, les identités et performances de genre, ainsi que les positions socialement situées des musicien·nes et auditeur·ices. C’est donc dans une perspective interdisciplinaire sollicitant les apports de spécialistes de différents champs et de différents styles que nous proposons d’aborder ces questions. Au fil des différentes interventions, nous entendons esquisser un panorama interdisciplinaire des recherches actuelles, des orientations scientifiques et des questionnements en cours autour des musiques populaires au prisme du genre. À travers une diversité de perspectives disciplinaires et d’approches méthodologiques, cette journée entend non seulement donner une plus grande visibilité à ces questions en France, mais aussi contribuer au développement d’un champ en constante évolution, aussi dynamique que les musiques populaires elles-mêmes. Les enjeux de ces recherches sont multiples, et les axes envisagés pour cet événement pourront s’inscrire dans cette diversité de thématiques. Il pourra par exemple s’agir d’analyser les stratégies mises en œuvre par les artistes et acteur·ices sexisé·es des scènes pop, pour évoluer dans leurs milieux, explorer les dynamiques de genre dans les communautés de fans ou encore étudier la mise en scène de la marginalité liée au genre et à la sexualité dans les musiques pop.
 
Organisation : Andrée Friaud et Frédérick Duhautpas, laboratoire Musidance (Université Paris 8).
14 mai 2025

Maison de la recherche - Amphi MR002

Contacts :
 duhautpas_frederick@hotmail.com
 andree.friaud@gmail.com

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