Ces journées d’étude interrogent la manière dont les sons et corporéités déployées dans les performances musicales et dansées, fabriquent des modes d’interactions spécifiques au territoire en Amérique latine et dans les Caraïbes.
 
Ces journées d’étude, organisées par Laura Fléty et Clara Biermann, prolongent les réflexions menées dans l’atelier de recherche « Danses et Musiques d’Amérique latine et des Caraïbes » (DAMUALCA) qui s’est déroulé en 2020-2021 et 2022 au sein du laboratoire Musidanse.
 
Nous souhaitons travailler sur la manière dont les sons, les dispositifs sensibles et les corporéités déployées dans les performances musicales et dansées, fabriquent des modes d’interactions spécifiques au territoire. Le territoire sera envisagé comme un espace (ré)approprié, construit par l’histoire et par les rapports de pouvoir qui le traverse, et sera interrogé à partir des spatialités sensibles qui des pratiques musicales et dansées. Nous souhaitons comprendre comment le territoire, en tant qu’« espace relationnel », est façonné par les expériences sensori-motrices, en faisant dialoguer ethnomusicologie, études en danse, anthropologie et géographie.
 
Nous postulons que les pratiques musicales et dansées, qu’elles se déploient en contexte urbain ou rural, dans les défilés carnavalesques, les fêtes patronales, les rituels, les processions ou les manifestations politiques, font toutes surgir un espace de pratiques partagées. Nous questionnerons d’un point de vue pragmatique et comparatif les constructions sonores et corporelles des frontières, des marqueurs spatiaux, des interstices qui définissent et délimitent ces territoires intensément investis et socialement construits par des collectifs pérennes ou éphémères. Nous explorerons les différentes natures de ces territoires et leurs interrelations (privé/public, fédérateur/exclusif, expansif/clos, intime/exhibé etc.) et les résonances qu’ils peuvent tisser avec des territoires autres : ceux qui appartiennent au passé, ceux que l’on désire pour l’avenir, ou encore ceux des « invisibles » (entités, divinités, ancêtres) – dont la présentification passe par la création musicale ou chorégraphique d’une territorialité vernaculaire. Notre propos est d’envisager le territoire comme la co-construction esthétique d’une spatialité originale, qui se définit à travers les sons et les corps que l’on y projette. Les présentations porteront sur des contextes performatifs et des espace-temps festifs ou rituels variés en Amérique latine et dans les Caraïbes.
 
Pour clore ces journées, nous prolongerons ces réflexions avec une table ronde et un concert du groupe Cumbia Ya !, organisés avec les associations Dónde están et ethnomusiKa. À travers l’exemple de la cumbia colombienne, il s’agira de réfléchir à la circulation, l’appropriation et la reterritorialisation de ce style musical, qui connait une grande popularité à l’échelle globale. À partir des trajectoires des musicien·nes du groupe et de l’analyse de leur répertoire, ce format permettra un échange autour de ces questions.

Organisation

• Laura Fléty et Clara Biermann, pour le laboratoire Musidanse
• En collaboration avec les associations Donde están et ethnomusiKa