1mois/1expo : Théo Varé - Novembre 2023



Mis à jour le 20 octobre 2023
Théo Varé expose son travail sur le campus de Saint-Denis au cours du mois de novembre 2023, dans le cadre du dispositif 1mois/1expo. Aujourd’hui, Théo est en master 2 Art contemporain et sciences humaines.

Présentation de l’artiste


Je m’appelle Théo Varé, j’ai 25 ans, j’habite et j’ai grandi depuis ma naissance à Creil. Après une expérience peu concluante en licence Arts Plastiques à l’Université Jules Verne à Amiens, je reprends mon parcours universitaire à l’université Paris 8 durant l’année où le Covid-19 apparaît. Lors de la rentrée 2022 et après avoir obtenu ma licence, j’intègre le master Art contemporain et sciences humaines.
Actuellement, je suis en deuxième de master et ma recherche porte sur les résonances intimes qui se forment lorsque le dessin interroge la mémoire individuelle et collective. Développant mes recherches artistiques par ma pratique du dessin sans repentir, je mets en lumière la quête intime de la mémoire, invitant les spectateurs, dans un espace de dialogues entre intériorités. Durant mon parcours universitaire, j’ai réalisé un stage auprès d’une enseignante d’arts plastiques au lycée Jules Uhry à Creil, où j’ai pu expérimenter la création d’ateliers artistiques et plastiques auprès de groupes différents d’élèves. D’un point de vue professionnel, je suis responsable de l’identité visuelle d’un artiste musical (conception de visuels pour les réseaux sociaux, pochettes musicales). Depuis quelques mois, j’ai eu l’opportunité d’exposer mon travail plastique lors de la dernière conférence et exposition collective internationale "Agir dans l’enseignement supérieur en réponse au changement climatique.", par Critical Edge Agency, à la Maison de la recherche à Saint-Denis, du 15 au 17 juin 2022. Durant ce début d’année 2023, j’ai notamment eu l’opportunité d’exposer mes travaux auprès d’autres artistes de l’Oise à la médiathèque Antoine Chanut, à Creil du 1er juin au 8 septembre 2023, ou encore pour la nouvelle exposition collective et internationale organisée par Critical Edge Agency, à Ifrane au Maroc du 5 au 7 juillet 2023. Également, du 11 au 15 septembre dernier, à la Maison Jaune située à Saint-Denis, j’ai eu l’opportunité d’exposé dans le cadre d’un projet de co-création en partenariat avec les résidents de la maison de santé Dyonisia. Courant 2024, je souhaite lier les pratiques artistiques au sport. Ma démarche s’inscrit en pleine période de préparation pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024, et a déjà pu prendre forme proche du parc du château de Creil, par la création d’un atelier que j’ai dirigé lors des Journées Européennes du Patrimoine, mêlant l’art abstrait et football en septembre dernier. Cet atelier participe au développement de ma recherche réflexive sur les différentes relations que peut entretenir un sport aussi populaire dans l’histoire des quartiers tel que le football, à la création artistique. En janvier prochain, j’entre en résidence artistique avec Nicolas Milon, graphiste, afin de développer cette recherche qui me permet de pouvoir relier ma recherche de mémoire au développement de mon parcours artistique et professionnel. Cette résidence donnera lieu à l’organisation d’une exposition liant l’art au football, prévu pour le mois de mai prochain à l’Espace Matisse dans la ville de Creil.

Processus artistique


À travers les années et depuis l’enfance, plusieurs expériences de vie ont enrichi mon approche du dessin, une pratique qui m’a toujours accompagné. Mes premiers souvenirs avec le dessin sont issus du cadre familial. Ce n’était alors pas un rapport uniquement lié à moi, mais un acte collectif. Cependant, une fracture s’est opérée durant l’adolescence. En effet, je n’envisageais pas ou plus précisément la pratique du dessin de manière singulière, l’acte de dessiner n’était pas réflexif, je souhaitais m’affranchir de cet héritage familial et culturel afin de dessiner ce qui pouvait plaire aux autres à cette époque. Par conséquent, ma pratique n’était pas assez personnelle. Je m’attardais davantage sur des formes de représentations assez stéréotypées, dans une certaine norme figurative proche de la bande dessinée et du manga, sans vraiment de personnalité derrière mon trait de l’époque. Or aujourd’hui, je souhaite avoir une approche réflexive dans mes expériences plastiques, en interrogeant mes gestes, mes processus. Cela prouve qu’en évoluant, le regard se renouvelle. J’avais totalement perdu lors de mon adolescence, les liens étroits qui se sont tissés entre le dessin et moi. Toute pratique se doit de trouver un sens en nous, comme un moteur de vie. Il fallait que je m’approprie l’acte de dessiner de manière singulière. Cela doit devenir le terrain de recherche plastique qui me permet de refaire l’expérience de mes souvenirs passés pour en proposer un dessin qui me ressemble et qui trouve écho en moi. En ce sens, le dessin devient le prolongement de l’être, le lien au sens de liant entre mes traumatismes, mes joies, mes souvenirs d’enfance et moi-même. L’acte de la création me permet de reprendre les éléments troubles de mon passé, qui m’ont empêché de vivre pleinement. Comment avancer vers l’avenir si je suis incapable de retourner affronter les souvenirs les plus profondément enfouis en moi ? Alors, le dessin envisagé comme tel devient un outil d’enquête, de travail autour des souvenirs d’enfance et de la mémoire. Également, la pratique du dessin m’a permis de mettre en place des processus prompts aux interactions avec l’altérité et aux images mémorielles. Cette quête intime entreprise, m’a fait prendre conscience que ma recherche ne se limite pas qu’à établir une relecture qui serait autocentrée de ma propre existence, mais que le rôle du dessin sous toutes ses formes, se doit d’être un espace discursif où toutes les métamorphoses et reprises de la mémoire sont possibles. En affrontant les traumatismes du passé avec l’autre, il apparaît que le cheminement vers la réparation intime et vers un avenir meilleur n’en sera que plus riche humainement.

La série des Autoportraits (I-XVIII). Autoportraits (I-XVIII), dessins numériques, photographies, 2022-2023.


La série des Autoportraits est constituée de 18 dessins numériques sur des photographies d’enfance et a été réalisée du mois d’août 2022 au mois d’août 2023. Chaque dessin dans son processus commence par une feuille blanche comportant un élément que j’ai pu dessiner ou écrire lors de ma jeunesse. Une fois scanné, je pars de cette trace du passé, pour l’appréhender au présent. L’autoportrait suggère la présence, la présentation de soi aux autres. Comment se présenter aux autres en oblitérant l’apparence ? Nous nous connectons à autrui dans nos vies respectives avant tout par projection de soi-même chez l’autre. Ce sont les points communs, ceux auxquels nous partageons la même sensibilité ou le même regard qui permettent d’accélérer ce processus qui lie les gens entre eux. Alors j’ai envisagé la série des Autoportraits, comme une expérience singulière où chaque dessin traite de mon intimité, de ce qui m’anime, ce qui m’a construit en tant qu’être singulier. Les dessins abordent les rapports familiaux et amoureux, mes passions pour l’art, les jeux vidéos, le football, mais également les choses et éléments qui empoisonnent mon quotidien. Un être singulier, mais pourtant porteur d’images, de références, de thématiques d’une génération, à savoir celles et ceux nés à la fin des années 90. En effet, dans cette série, il s’agit également d’un hommage à mon passé, à nos passés. La projection vers l’imaginaire, le ressouvenir de ce qui nous a forgé enfant et qui est toujours en nous, devient une manière de nous lier à l’altérité.

Informations pratiques

Sur le campus de Paris 8, au mois de novembre 2023.

Événements passés

30 novembre 2023 : 12h00 - 13h00

Dévernissage
Hall du bâtiment D

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