Frontières et philosophie



Mis à jour le 11 avril 2011
Colloque Europe/Amériques organisé par le département philosophie de l’université Paris 8 et le LLCP, avec le concours du département philosophie de l’université Autonome de Barcelone, du Cricyt de l’université Nationale de Cuyo à Mendoza, du département d’éthnopsychologie de l’université Catholique de Valparaiso, du département de l’université du Chili à Santiago, du LAIOS de l’EHESS
 
 
 
Du 25 au 27 mars 2011
au Musée d’Art Moderne de Céret (Pyrénées Orientales)

 
 
Programme du colloque

 
 
Qu’est-ce qu’une frontière ? La frontière est d’abord l’extrémité d’un royaume, puis la limite séparant deux Etats (Louis Marin). La limite est en un premier sens un chemin qui borde un domaine, mais aussi un chemin entre deux frontières, utilisant leurs extrémités pour frayer son chemin, ce qui rend le terme de limite plus concret. Enfin la limite prend un sens plus abstrait (« à la limite », « cas limite »), elle est ce vers quoi tend une chose. La limite, comme la frontière, renvoie donc à un troisième terme, celui d’horizon. L’horizon est ce qui borne la vue pour un sujet du point de vue de ce sujet. Mais si en ce sens l’horizon est une limite, il est aussi ce qui est au-delà de toute limite, qui indique les espaces voisins de l’horizon visuel (Herman Paret). Si l’horizon fait signe, au-delà du fini, vers l’infini, s’il présuppose l’existence d’un invisible derrière le visible, il peut aussi désigner le domaine nouveau qui s’ouvre à la pensée ou à l’activité.
La philosophie a toujours entretenu avec les frontières des rapports énigmatiques. De Jean Borreil, philosophe catalan, le peintre Maurice Matieu dit : « il franchissait la frontière espagnole par les chemins des contrebandiers. Il savait d’instinct où passer. Il avait une géographie mentale, puisée dans son histoire et ses lectures, qu’il allait expérimenter sur place ». Miguel Abensour pose après Adorno la question de la pensée de l’exil comme condition d’accès à une pensée de l’universalité. Jacques Derrida écrit : « Un philosophe devrait être sans passeport, voir « sans papiers ». On ne devrait jamais lui demander son visa. Il ne devrait pas représenter une nationalité, ni même une langue nationale ». Car la philosophie appartient à la communauté universelle, au delà de la citoyenneté, de l’Etat, et même du cosmopolitique. Mais tout aussi bien il revendique de se tenir sur le bord intérieur de la philosophie, aux frontières de son institution, dans une position « dedans/dehors » qui en travaille les marges, entre deux limites entendues comme deux frontières,, sans jamais passer la frontière, et d’inventer une langue dans sa langue.
 La philosophie serait donc ici convoquée pour reposer la question : comment naître et mourir à la frontière, en tant qu’elle est le lieu où une volonté universaliste échoue à régner sans borne, et où toute particularité affronte son dehors ? Et la reposer aujourd’hui, en Catalogne, depuis l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique Latine.
 
 
 
 Contacts : Rey Lucie reylucie@hotmail.com, Patrice VERMEREN vermeren.patrice@gmail.com

Accès libre

Événements passés

25 mars 2011

Affiche du colloque Qu'est-ce qu'une frontière ? Comment naître et mourir à la frontière, en tant qu'elle est le lieu où une volonté universaliste échoue à régner sans borne, et où toute particularité affronte son dehors ?
Musée d’Art Moderne de Céret (Pyrénées Orientales)

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