Dans le cadre de la résidence artistique de l’université Paris 8, l’artiste photographe Maria di Stefano a poursuivi son projet « THIS IS US », série de portraits qui explore la multiculturalité urbaine en mettant en lumière l’histoire migratoire de jeunes adultes.
 
Cette exposition cherche à mettre en lumière la continuité de sa série photographique dans un nouveau contexte. Un contexte de résidence qui lui a offert un espace pour approfondir sa recherche artistique et créative. L’artiste a ainsi pu étendre son œuvre à Paris et à notre Université. Elle a eu l’occasion de collaborer avec plus d’une vingtaine d’étudiants de Paris 8, engageant avec eux un dialogue authentique et significatif. Ce sont les portraits de onze de ces étudiants que vous retrouvez sur l’ensemble du campus tout le mois d’octobre.
 
Cette série THIS IS US est née à Rome d’une volonté profonde de dépasser la vision touristique stéréotypée de la Ville éternelle pour se plonger dans la complexité de la multiculturalité urbaine. Son point de départ a été la rencontre avec 30 adolescents romains, chacun portant en lui l’histoire migratoire de sa famille et l’impossibilité d’acquérir la citoyenneté italienne avant l’âge de 18 ans. C’est à travers les images capturées par Maria que ces histoires se sont révélées, donnant vie à un projet artistique et anthropologique d’une profonde portée sociale.
 
Du 27 septembre au 20 décembre 2021, ces images ont occupé les grands panneaux publicitaires qui jalonnent la ligne du tramway 19, une artère qui relie le centre et la périphérie de Rome, offrant ainsi une visibilité inattendue à ces jeunes dans cette ville musée, tout en interrogeant le rôle de l’espace public dans la narration de leurs récits.
 
Au cours de sa résidence à l’université Paris 8, Maria Di Stefano a continué d’explorer sa démarche artistique, imprégnée de la pensée de Susan Sontag et de Claude Lévi-Strauss. Elle a maintenu son approche anthropologique, où l’enquête sociologique est un critère clé de sélection des sujets. Cependant, son objectif est allé au-delà de la simple capture de leurs masques sociaux pour se focaliser sur la révélation de leurs personnalités profondes. Ce processus a transformé l’acte photographique, autrefois perçu comme intrinsèquement "prédateur", en une opportunité de rencontre et de compréhension mutuelle entre l’artiste et ses sujets.
 
La connaissance approfondie des jeunes photographiés est née d’une immersion dans leur vie quotidienne, confirmant ainsi la vision de Susan Sontag et Claude Lévi-Strauss selon laquelle la "révolution psychologique" n’est possible que par le "travail de terrain". Cette approche anthropologique, caractérisée par la création de séries photographiques documentaires, s’est parfaitement intégrée à la dimension du portrait, donnant naissance à une série d’œuvres uniques et profondes.
 
Pour son exposition de restitution à l’université Paris 8, nous avons choisi de conserver la dimension d’accessibilité au public propre à l’exposition de Rome. Installés sur le dispositif 1mois1expo, constitués de panneaux de dimension monumentale, habituellement réservés à la publicité, les portraits sont visibles de tous, ancrées dans lieux empruntés par toutes la communauté universitaire et dans la vie quotidienne du campus, créant ainsi une expérience immersive pour les étudiants et les visiteurs.
 
La résidence artistique de Maria Di Stefano à l’université Paris 8 a ainsi été une expérience collaborative, témoignant de la puissance de l’art pour créer des connexions et susciter des réflexions profondes sur la société contemporaine.

Découvrez la vidéo reportage sur la résidence artistique