Présentation


Le fonds d’Irène Sokologorsky, les archives de la présidence

La majeure partie de ses documents de travail, de ses cours, de ses brouillons, de ses publications est conservée par le service des archives de l’université Paris 8 et constitue un fonds d’archives de vingt-quatre mètres linéaires. Outre, cette mission, le service des archives a également à sa charge la gestion des archives historiques et administratives de toute l’université (trois km linéaire). Il travaille avec les Archives départementales de la Seine-Saint-Denis et accueille les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire de l’Université ou aux fonds conservés.

Fonds de la présidence d’Irène Sokologorsky, service des archives de l’université Paris 8

Les archives des présidents de l’université Paris 8 s’avèrent assez peu nombreuses. Comme celles du fonds Vincennes en général, elles ont été constituées au fur et mesure, au fil de l’activité de l’Université. Pour le fonds des présidents, les archives ont été reconstituées surtout grâce aux dons. En effet, au début de Paris 8, l’administration de la présidence était peu développée et de fait très peu d’archives en sont restées. Par exemple, les archives de Pierre Merlin, président de 1976-1980, ont été reçues par un don. A l’inverse, aucun fonds n’a été récupéré à l’issue des deux présidences de Claude Frioux (1971-1976, 1981-1986). Une des manières de pallier ce manque de documents a été de réaliser des entretiens. Ainsi, les sociologues Charles Soulier et Etienne Desbordes ont interrogé des présidents de plusieurs universités françaises. Ces travaux ont permis d’avoir un retour sur l’exercice de leur fonction, et de réaliser des témoignages oraux, perpétuant le souvenir des institutions. Il faut rappeler que le fonds Vincennes est très hétérogène, constitué à la fois d’archives écrites, mais également de nombreuses archives audiovisuelles et numériques.

Par exemple, le fonds de la présidence d’Irène Sokologorsky n’est composé que de sept boîtes. Cela peut s’expliquer par la nature du travail du président de l’université, laissant peu de traces écrites, mis à part une majorité de correspondances. Irène Sokologorsky témoigne elle-même avoir été “très surmenée lors de sa présidence”, le secrétariat de la présidence étant par ailleurs très peu développé à ce moment-là. Ses archives sont en grande partie composées de correspondances, notamment les réclamations d’étudiants rencontrant des difficultés d’inscription, ainsi que des échanges avec des collaborateurs. On y retrouve également quelques photographies, ainsi que de la documentation (faisant le point sur la population étudiante de l’université ou sur les aménagements à venir). Ces archives sont toutes librement communicables et consultables au service des archives de l’Université.

Biographie d’Irène Sokologorsky : une professeure de Paris 8

Lettre de candidature à la présidence de l’université Paris 8 en 1991
Référence : De Irène Sokologorsky - candidature à la Présidence de l’université Paris 8 ; correspondance, copie, 28 novembre 1991. Fonds Guy Berger 2018/GB7A/GG/EU

Née en 1936 à Clermont-Ferrand, Irène Sokologorsky est issue d’une famille de “Russes blancs”, son père étant un ancien fonctionnaire sous le régime du Tsar, et ayant ainsi fui la Révolution Rouge. Elle étudie à l’université de Clermont-Ferrand. D’abord intéressée par les sciences, Irène Sokologorsky s’oriente finalement dans l’enseignement de sa langue maternelle. Elle enseigne trois ans le russe au lycée de Clermont-Ferrand puis est recrutée comme assistante par Claude Frioux à l’université de Rennes. Tous deux rejoignent à sa création en 1968 la nouvelle université de Vincennes. Elle a été très marquée par l’université Paris 8 des origines, notamment par l’esprit de fraternité et la volonté d’expérimentation qui y régnait. Elle est ainsi professeure et chercheuse en littérature Russe à Vincennes et à l’ENS, mais elle ressent un plus fort attachement pour la première institution. Elle vit ainsi le douloureux déménagement de l’université de Vincennes vers Saint-Denis, qui a été délocalisée de force en 1980. Les anciens locaux ont été rasés et ceux de Saint-Denis sont au départ bien plus petits.

Malgré les nombreuses difficultés selon Irène Sokologorsky l’esprit de solidarité continue à régner au sein de Paris 8. L’Université parvient à se maintenir, jusqu’aux années 1987-1988, où le rapport entre l’université et le ministère s’apaise. Les conditions sont meilleures, des postes sont ouverts et les locaux sont agrandis. En 1989, l’Etat lance un plan d’urgence, et accorde la somme de 500 000 millions de francs en direction des universités. En mai 1990, le plan “Université 2000” est mis au point. Son objectif est de réduire les déséquilibres régionaux entre les universités, de définir des pôles universitaires compétitifs, de poursuivre une politique de décentralisation, d’élaborer des réseaux universitaires à l’échelle régionale, et enfin d’élaborer une politique d’aménagement des sites assurant aux étudiants des meilleures conditions de vies et intégrant les établissements à leur environnement.

C’est dans ce contexte qu’Irène Sokologorsky assume le rôle de Présidente de l’Université. Surtout passionnée par l’enseignement, elle n’a au départ aucune connaissance en gestion et en administration. Néanmoins, soutenue par ses proches, elle décide de se présenter dans l’objectif de défendre l’héritage Vincennois. Elle reçoit l’ordre national du mérite au grade chevalier à l’issue de sa présidence.

Remise de l’ordre du mérite à Irène Sokologorsky, 1997, service communication de l’université Paris 8
Remise de l’ordre du mérite à Irène Sokologorsky, 1997, service communication de l’université Paris 8

Après sa présidence, Irène Sokologorsky continue son activité dans le domaine de la littérature Russe, et participe à la création d’une revue spécialisée. Elle contribue également à la traduction de nombreux ouvrages russes.

Programme de l’Université, département d’étude Slaves, années 1995-1996, FVNP1038
Source : Octaviana

 

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