1mois/1expo : Julien Bonnaire - Février 2023



Mis à jour le 27 février 2023
Photographie issue de la série Les Lucioles.
 
Julien Bonnaire expose son travail sur le campus de Saint-Denis au cours du mois de février 2023, dans le cadre du dispositif 1mois/1expo. Il a étudié à Paris 8 en licence arts plastiques et en master photographie. Aujourd’hui, Julien est en troisième année de licence sociologie.

Présentation de l’artiste


« Je m’appelle Julien Bonnaire mais on peut me connaître sous le pseudo de Luciiola. J’ai 24 ans, j’habite à Montreuil depuis peu et j’ai grandi toute ma vie au Blanc-Mesnil. Dans mon parcours universitaire, je réalise toute ma scolarité à Paris 8 et commence tout d’abord par une licence d’arts plastiques. Incertain, j’éprouve le besoin de me construire et décide après cette licence de partir en Irlande. Loin de la pression de devoir choisir un chemin, la photographie s’est présentée à moi comme l’expression spontanée de ma personne. En rentrant, je décide de poursuivre mes études en master de photographie mais je ne termine pas la deuxième année car ça ne me plait tout simplement pas. Cependant, loin de moi l’idée d’arrêter la photo. Cette pratique me permet de développer une créativité très polyvalente que je peux mettre en œuvre à travers la réalisation de reportages photographiques, de portraits, de photos de rue ou encore de photographies de paysages. Je suis, par ailleurs, très sensible aux dynamiques de domination et à la manière dont sont perçues et traitées les populations opprimées au sein de nos sociétés. Ce monde social bâti sur l’impérialisme, le colonialisme, l’exploitation et la destruction n’a aucune fin heureuse à nous proposer. À cela vient s’ajouter la promesse d’un effondrement assumé. Crise climatique, sociale et économique sont des termes que j’entends depuis mon plus jeune âge et qui font intégralement partie du paysage. Entre céder son pouvoir et nous mener à notre perte, le capitalisme a déjà fait son choix. On nous a habitués à cette réalité mais cette angoisse insidieuse se fait de plus en plus ressentir. On nous vole notre avenir et la pression sur nos épaules ne fait que grandir. Pour œuvrer à une société plus juste, trouver du sens à mon travail et mobiliser mes émotions, je me suis progressivement emparé de l’image pendant trois ans pour documenter ces mouvements sociaux, ces manifestations, ces rassemblements, s’inscrivant dans une opposition à la fois politique, humaine et poétique. Ces expériences collectives et intimes dans lesquelles nous partageons des émotions m’ont beaucoup influencé et ont éduqué une grande sensibilité esthétique. »
 
« Cette année, je poursuis mes études en sociologie afin de recevoir, en tant que photographe et réalisateur, les outils nécessaires à la bonne compréhension de la société. Dans un processus créatif et libérateur, ma pratique et mon regard se sont portés sur l’humain, ses sentiments, son évolution et son avenir pour nourrir la métaphore des « lucioles ». Les lucioles sont des êtres persécutés, écrasés et oubliés tentant malgré tout de scintiller sous les projecteurs d’un pouvoir dévorant, oppresseur, injuste et inégalitaire. Peu perceptibles, les lucioles sont éphémères, mobiles, fantomatiques et fragiles. Leur lumière brille tantôt ici, tantôt là, disparaît pour se fondre dans la masse puis apparaît, ailleurs, différemment. Elles s’expriment à travers certains individus dont l’existence est menacée, les marginalisés, celles et ceux dont la liberté et les droits sont remis en question, les illégitimes, les anormaux. Celles et ceux qui, dans un bref instant, critiquent, s’indignent et existent. Cependant, leur fragile lumière devient surexposée et écrasée par l’aveuglante clarté des projecteurs dirigés par les discours dominants. Pour distinguer ces lueurs, il est nécessaire de réaliser un travail individuel et collectif. Il est nécessaire d’emmener son esprit dans des endroits sombres et isolés, loin de la pollution lumineuse nauséabonde. Et il faut laisser le temps aux yeux de s’habituer à cette obscurité inconfortable pour percevoir avec le plus de lucidité possible, la danse mélodieuse des lucioles. Pour cette exposition, j’ai sélectionné 26 photographies de mon parcours de vie, de ma réflexion et de ma création, où se mélangent couleurs, profondeur, puissance, liberté, intimité et légèreté. Les images de rassemblements humains sont toutes portées par une soif de justice, de liberté, de droits et d’égalité. Elles se confondent avec des photographies de portraits et de paysages marquées par cette même lueur d’espoir. Tantôt spontanés, tantôt mis en scène, ces visages sont portés par la flamme intérieure, celle qui fait vivre ; et ces paysages nous rappellent, car nous l’avons oublié, que nous appartenons à la terre. À travers cette série, j’espère pousser à la réflexion et à la critique radicale de notre existence pour que nous puissions nous rassembler. Ces photographies évoquent en moi un profond sentiment libérateur et c’est avec douceur que je souhaite mettre en lumière nos existences humaines, fragiles et éphémères, pour leur laisser la place de scintiller. Les lucioles sont parfois seules, isolées, écrasées, mais il arrive qu’elles se regroupent pour briller. Lorsque ça se produit, aucun projecteur ne saurait les effacer. »
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles
Les Lucioles

 

Informations pratiques

Dévernissage le 28 février de 12h à 14h – Rez-de-chaussée du Bâtiment A

Suivez le travail de Julien Bonnaire :
 Site internet : https://luciiola.myportfolio.com/
 Instagram : https://www.instagram.com/luciiola/

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