Noam Norge, un semestre de double licence au Canada.


À partir de septembre 2016, Noam a suivi un semestre de sa double licence, en Histoire et Science politique, à Toronto, au Canada. Il revient avec nous sur cette expérience. Interview accueil aux petits oignons, croissance accélérée, paysages grandioses… et neige, évidemment. 
 

Pouvez-vous nous résumer votre parcours universitaire avant de rejoindre Paris 8 ?


Mon parcours est assez classique puisque j’ai rejoint Paris 8 directement après avoir obtenu un bac économique et social.

Pourquoi avoir choisi de partir étudier à l’étranger ? Et pourquoi au Canada ?


J’ai choisi l’université Paris 8 car elle proposait de partir à l’étranger dans le cadre d’un programme d’échange. Ma sœur en a profité plusieurs fois lorsqu’elle était étudiante : cela me faisait rêver car, dans la famille, nous adorons les voyages. Partir à l’étranger donne l’opportunité de s’aérer, de s’échapper de son quotidien et de découvrir un pays, non pas en tant que touriste mais en tant qu’expatrié. Cela laisse le temps, et permet de vivre comme les locaux. Étudier à l’étranger, c’est aussi une manière de découvrir un autre système, une autre pédagogie, dans une autre langue... J’ai choisi le Canada car je voulais améliorer mon anglais en le pratiquant à l’extérieur de l’Europe. J’ai donc préféré choisir Toronto plutôt que le Québec. Cela m’a semblé plus judicieux pour progresser. J’aurais pu choisir les États-Unis mais le Canada m’attirait davantage. Sans doute grâce aux échos favorables que j’avais, et qui ne se sont pas démentis une fois sur place : l’accueil est formidable, la nature magnifique, la ville de Toronto très agréable... 

Combien de temps êtes-vous parti ? Dans quel état d’esprit étiez-vous ?


Je suis parti à Toronto pendant un semestre, de septembre 2016 à janvier 2017, après avoir passé un mois de vacances au Québec avant la rentrée. J’étais inquiet car il s’agissait de mon premier « grand départ ». Heureusement, toute mon appréhension s’est envolée quand que je suis arrivé dans ma colocation, et que j’ai commencé à découvrir la ville. Je me réjouissais d’être si loin.

Dans quel cursus êtes-vous inscrit ?


Je suis inscrit en double licence, Histoire et Science Politique. 

Qu’avez-vous appris durant ce séjour ?


Davantage que des connaissances scolaires – je ne suis resté qu’un semestre et n’ai pu assister à certains cours –, je retiendrais plutôt la richesse des rapports humains entretenus et la découverte de mes facultés d’adaptation.

Que retenez-vous de cette expérience ?


Uniquement du positif. Je conseille vivement à chaque étudiant qui envisagerait de partir de saisir cette occasion. C’est pour l’instant l’expérience la plus enrichissante que j’ai pu avoir. Je me suis fait beaucoup d’amis, issus d’horizons très divers. J’ai énormément apprécié l’esprit de tolérance qui règne au Canada, assez loin du contexte pesant que nous connaissons en France... Ce fut un grand bol d’air. J’ai pu voyager avec d’autres étudiants profitant comme moi du système d’échanges mais également avec des Canadiens, qui prenaient plaisir à partager les endroits qu’ils apprécient. On sort des sentiers battus, on découvre le pays en profondeur. 

Y-a-t-il des différences d’enseignement avec la France ?


C’est en effet assez différent. Les dissertations et commentaires de textes n’existent pas ! Les examens m’ont paru plus faciles. Généralement, ce sont des questions sur des termes vus en cours, et des exercices de réflexion que les enseignants transmettent à l’avance. Cela permet d’être très préparé et de faire quelques impasses sans angoisse (et oui, nous ne partons pas en échange uniquement pour étudier !). Par ailleurs, les enseignants sont bienveillants. J’ai réussi à obtenir la note A ou A+ partout. En revanche, un travail personnel conséquent est demandé en dehors des cours. Rien d’insurmontable, il suffit de savoir organiser son temps. L’établissement que je fréquentais – le Glendon college, York University – est le seul, au sein du programme MICEFA, à proposer un cursus bilingue, français-anglais. Cela présente de nombreux avantages, notamment pour les étudiants comme moi désireux de progresser en anglais mais angoissés à l’idée de ne pas avoir un niveau suffisant. À Toronto, il faut pratiquer l’anglais au quotidien, mais il est possible de suivre des cours en français. On peut ainsi, dans des cours dispensés en anglais, rendre des copies rédigées en français car tous les enseignants sont bilingues (sauf si la formation requiert une validation en anglais). Tout est mis en place pour que les étudiants progressent. Nul besoin de se mettre des barrières si on doute de son niveau de langue.

Quel est votre plus beau souvenir ?


Mon plus beau souvenir... Il y en a beaucoup. J’ai particulièrement aimé la semaine d’intégration proposée avant la reprise des cours. J’appréhendais à cause de ma timidité, mais je ne regrette pas une seconde d’y être allé. Les activités de cette « frosh week » sont géniales et m’ont permis de nouer mes premières amitiés. Je recommande donc d’y participer !

Gardez-vous des liens avec d’autres étudiants rencontrés sur place ?


Bien sûr, je continue d’avoir des échanges avec eux sur les réseaux sociaux, aussi bien des étudiants suivant un programme d’échange que des étudiants canadiens. Certains continuent de me demander de l’aide pour des devoirs de français (à Glendon, tous les anglophones suivent des cours de français). Je m’apprête même à accueillir chez moi un Canadien qui vient à Paris quelques jours passer des vacances.

Avez-vous rencontré des difficultés d’adaptation ?


Aucune, absolument aucune ! Et pourtant, je suis de nature assez réservée. Là-bas, nous sommes naturellement poussés à aller vers les autres. Les Canadiens nous ont accueilli à bras ouverts, nous donnant l’impression que nous étions des leurs depuis toujours. C’est d’autant plus vrai à Toronto, l’une des villes les plus cosmopolites du monde. Personne n’y est « étranger ». 

Quels lieux vous ont-ils marqué ? Avez-vous pris le temps de découvrir le pays ?


J’ai beaucoup visité. « Algonquin Park », un parc naturel à 300 kilomètres au nord de Toronto, est un endroit magnifique en automne, pendant l’été indien. J’ai aussi adoré l’île de Toronto : c’est superbe en hiver lorsque c’est enneigé. Enfin, si les chutes du Niagara ne m’ont pas paru époustouflantes, le site vaut tout de même le détour en hiver, lorsque les conditions météorologiques sont extrêmes.

Que conseillerez-vous à des étudiants souhaitant étudier à l’étranger ?


Foncez, dépassez vos appréhensions. L’adaptation est rapide, le temps passe vite. On regrette seulement de devoir rentrer à la maison. C’est une expérience unique, qui nous offre une nouvelle manière d’appréhender le monde. Les rencontres et l’apprentissage peuvent susciter des orientations différentes. Le voyage permet de comprendre que la vie ne se résume pas à une réussite académique, et que cette opportunité est peut-être à saisir avant d’intégrer la vie active. Il ne faut pas regretter. Cette expérience permet également de préciser ses envies, et elle m’aura, à titre personnel, aidé à me construire.

À partir de septembre 2016, Noam a suivi un semestre de sa double licence, en Histoire et Science politique, à Toronto, au Canada. Il revient avec nous sur cette expérience. Interview accueil aux petits oignons, croissance accélérée, paysages grandioses… et neige, évidemment.

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