Médiation culturelle et numérique : rencontre avec Clément Serain
Service communication : Quelle formation avez-vous suivie à Paris 8 ?
Clément Serain : J’ai été étudiant au sein du Master "Médiation culturelle, patrimoine et numérique" de la mention "Patrimoine et musées". A l’époque, quand je suis rentré dans ce master en 2015, j’avais qu’une seule envie, c’était d’en savoir toujours plus sur la médiation culturelle. L’aspect numérique était pour moi assez secondaire. Mais au fur et à mesure des séminaires et des stages, l’étude du numérique dans le contexte de la médiation culturelle est devenue une passion. A tel point que j’ai réalisé par la suite une thèse de doctorat dans ce domaine, en Sciences de l’information et de la communication, au sein de l’École Doctorale Cognition, Langage, Interaction de Paris 8.
Quel était le sujet de votre thèse ?
Ma thèse portait sur l’impact du numérique dans le domaine de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel. L’objectif était de montrer en quoi le numérique était susceptible de transformer notre compréhension et notre perception sensorielle du patrimoine du point de vue de sa matérialité. Le sujet était passionnant dans la mesure où il était au croisement de plusieurs disciplines : les sciences de l’info-com mais aussi l’histoire de l’art, la sociologie, l’anthropologie, ou encore ce qu’on appelle les « humanités numériques », un domaine de recherche récent qui analyse les transformations induites par le numériques dans les sciences humaines et sociales.
En quoi consiste votre application ?
A la suite de ma thèse, j’ai conçu une application mobile qui peut être téléchargée par tous gratuitement depuis cet été. Cette application s’appelle YouFeel. Il s’agit plus exactement d’un réseau social conçu autour des sorties culturelles : elle vous permet de vous renseigner sur n’importe quel évènement parisien (expos, concerts, spectacles, cinéma, conférences…) mais aussi de noter les évènements, de les partager avec vos amis ou d’organiser vos sorties. Une première version est donc disponible sur les stores mais de nombreuses améliorations et évolutions sont prévues pour les prochaines semaines. On aimerait s’étendre rapidement dans toute l’Île-de-France.
Comment vous est venue cette idée, et comment avez-vous constitué votre équipe pour ce projet ?
Je fréquente moi-même les lieux culturels assez régulièrement, et surtout plusieurs types de lieux culturels : salles de spectacles, musées, cinémas, salles de concert… Et je me suis rendu compte que trouver des idées de sorties n’était pas si facile, qu’il fallait aller sur de nombreux sites web ou applications mobiles pour connaître l’actualité culturelle, surtout à Paris où l’offre culturelle est immense. Je me suis dit que ça serait génial de tout avoir une seule appli, et c’est comme ça que l’aventure a commencé. J’en ai alors parlé à l’un de mes amis, Christophe, qui a accepté tout de suite de me rejoindre dans ce projet un peu fou, puis un peu plus tard, Etienne nous a rejoint en tant que développeur mobile. Nous l’avions rencontré sur une plateforme en ligne de mise en relation de porteurs de projet avec des développeurs (particulièrement utile pour concevoir une application mobile comme vous pouvez imaginer !).
Vous avez été soutenu par le Pépite PON. Comment cela s’est-il déroulé ? Quelles impressions vous a laissé cette expérience ?
En effet, très vite j’ai ressenti le besoin d’être accompagné dans ce projet par des partenaires extérieurs. C’est comme ça que j’ai obtenu le statut d’étudiant-entrepreneur (à la fin de mon doctorat) et que j’ai pu profiter au début de l’année 2019 des conseils et des rencontres organisées par le Pôle étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat de la zone Paris Ouest Nord. Cet accompagnement m’a permis de parler de mon projet à un moment où il était encore en construction. Les retours de personnes extérieures sont toujours enrichissants pour prendre du recul, éviter des erreurs et avancer avec les bonnes cartes en main.
Comment articulez-vous votre projet actuel avec votre parcours à l’université ? Quels enseignements vous ont été les plus utiles pour mener à bien ce projet ?
Mes expériences en tant que doctorant à l’université et en tant que président de la société que je dirige aujourd’hui pour développer mon application mobile sont a priori très différentes. En réalité, elles sont similaires sur beaucoup de sujets, en particulier sur la méthode de travail, sans parler bien sûr de la thématique « culture et numérique » que l’on retrouve dans les deux cas. En tant que doctorant, on se fixe un objectif qui est de répondre à la question posée au départ et à toutes les sous-questions posées implicitement. On essaie de récolter toutes les données qui pourront nous y aider. En tant qu’entrepreneur, c’est la même chose : chaque jour, je dois répondre à de nombreuses questions pour atteindre différents objectifs, par exemple comment accroître la notoriété de l’application. Pour ça, je suis obligé de m’intéresser à des domaines que je connaissais jusqu’ici peu ou pas du tout : le marketing, le commercial, le juridique… Autant de domaines qui deviennent passionnants quand il s’agit d’atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés pour votre projet. D’une manière générale, la curiosité est essentielle pour avancer.
Comment vous souviendrez-vous de Paris 8 ?
Paris 8 aura été pour moi un moment de ma vie étudiante particulièrement important mais aussi très riche. Ce fut sans aucun doute l’occasion incroyable pour moi de m’épanouir dans mes activités, aussi différentes qu’elles pouvaient l’être, entre la rédaction d’une thèse de doctorat et la création d’une entreprise.
Cet entretien a été réalisé par le service communication.
Clément Serain : J’ai été étudiant au sein du Master "Médiation culturelle, patrimoine et numérique" de la mention "Patrimoine et musées". A l’époque, quand je suis rentré dans ce master en 2015, j’avais qu’une seule envie, c’était d’en savoir toujours plus sur la médiation culturelle. L’aspect numérique était pour moi assez secondaire. Mais au fur et à mesure des séminaires et des stages, l’étude du numérique dans le contexte de la médiation culturelle est devenue une passion. A tel point que j’ai réalisé par la suite une thèse de doctorat dans ce domaine, en Sciences de l’information et de la communication, au sein de l’École Doctorale Cognition, Langage, Interaction de Paris 8.
Quel était le sujet de votre thèse ?
Ma thèse portait sur l’impact du numérique dans le domaine de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel. L’objectif était de montrer en quoi le numérique était susceptible de transformer notre compréhension et notre perception sensorielle du patrimoine du point de vue de sa matérialité. Le sujet était passionnant dans la mesure où il était au croisement de plusieurs disciplines : les sciences de l’info-com mais aussi l’histoire de l’art, la sociologie, l’anthropologie, ou encore ce qu’on appelle les « humanités numériques », un domaine de recherche récent qui analyse les transformations induites par le numériques dans les sciences humaines et sociales.
En quoi consiste votre application ?
A la suite de ma thèse, j’ai conçu une application mobile qui peut être téléchargée par tous gratuitement depuis cet été. Cette application s’appelle YouFeel. Il s’agit plus exactement d’un réseau social conçu autour des sorties culturelles : elle vous permet de vous renseigner sur n’importe quel évènement parisien (expos, concerts, spectacles, cinéma, conférences…) mais aussi de noter les évènements, de les partager avec vos amis ou d’organiser vos sorties. Une première version est donc disponible sur les stores mais de nombreuses améliorations et évolutions sont prévues pour les prochaines semaines. On aimerait s’étendre rapidement dans toute l’Île-de-France.
Comment vous est venue cette idée, et comment avez-vous constitué votre équipe pour ce projet ?
Je fréquente moi-même les lieux culturels assez régulièrement, et surtout plusieurs types de lieux culturels : salles de spectacles, musées, cinémas, salles de concert… Et je me suis rendu compte que trouver des idées de sorties n’était pas si facile, qu’il fallait aller sur de nombreux sites web ou applications mobiles pour connaître l’actualité culturelle, surtout à Paris où l’offre culturelle est immense. Je me suis dit que ça serait génial de tout avoir une seule appli, et c’est comme ça que l’aventure a commencé. J’en ai alors parlé à l’un de mes amis, Christophe, qui a accepté tout de suite de me rejoindre dans ce projet un peu fou, puis un peu plus tard, Etienne nous a rejoint en tant que développeur mobile. Nous l’avions rencontré sur une plateforme en ligne de mise en relation de porteurs de projet avec des développeurs (particulièrement utile pour concevoir une application mobile comme vous pouvez imaginer !).
Vous avez été soutenu par le Pépite PON. Comment cela s’est-il déroulé ? Quelles impressions vous a laissé cette expérience ?
En effet, très vite j’ai ressenti le besoin d’être accompagné dans ce projet par des partenaires extérieurs. C’est comme ça que j’ai obtenu le statut d’étudiant-entrepreneur (à la fin de mon doctorat) et que j’ai pu profiter au début de l’année 2019 des conseils et des rencontres organisées par le Pôle étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat de la zone Paris Ouest Nord. Cet accompagnement m’a permis de parler de mon projet à un moment où il était encore en construction. Les retours de personnes extérieures sont toujours enrichissants pour prendre du recul, éviter des erreurs et avancer avec les bonnes cartes en main.
Comment articulez-vous votre projet actuel avec votre parcours à l’université ? Quels enseignements vous ont été les plus utiles pour mener à bien ce projet ?
Mes expériences en tant que doctorant à l’université et en tant que président de la société que je dirige aujourd’hui pour développer mon application mobile sont a priori très différentes. En réalité, elles sont similaires sur beaucoup de sujets, en particulier sur la méthode de travail, sans parler bien sûr de la thématique « culture et numérique » que l’on retrouve dans les deux cas. En tant que doctorant, on se fixe un objectif qui est de répondre à la question posée au départ et à toutes les sous-questions posées implicitement. On essaie de récolter toutes les données qui pourront nous y aider. En tant qu’entrepreneur, c’est la même chose : chaque jour, je dois répondre à de nombreuses questions pour atteindre différents objectifs, par exemple comment accroître la notoriété de l’application. Pour ça, je suis obligé de m’intéresser à des domaines que je connaissais jusqu’ici peu ou pas du tout : le marketing, le commercial, le juridique… Autant de domaines qui deviennent passionnants quand il s’agit d’atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés pour votre projet. D’une manière générale, la curiosité est essentielle pour avancer.
Comment vous souviendrez-vous de Paris 8 ?
Paris 8 aura été pour moi un moment de ma vie étudiante particulièrement important mais aussi très riche. Ce fut sans aucun doute l’occasion incroyable pour moi de m’épanouir dans mes activités, aussi différentes qu’elles pouvaient l’être, entre la rédaction d’une thèse de doctorat et la création d’une entreprise.
Cet entretien a été réalisé par le service communication.
Clément Serain a été étudiant à Paris 8 au sein du master "Médiation culturelle, patrimoine et numérique" de la mention "Patrimoine et musées", puis l’auteur d’une thèse de doctorat dans le domaine de la médiation culturelle, en Sciences de l’information et de la communication, au sein de l’École Doctorale Cognition, Langage, Interaction de Paris 8. Il a aujourd’hui créé son entreprise avec deux collaborateurs pour promouvoir un réseau social dédié à la culture. Il nous raconte son parcours.