AdoptRisk : L’adoption des mineurs en France au risque des pratiques illicites. Echelles nationale et internationale 1923-2005
Le projet AdoptRisk vise à étudier, dans une perspective socio-historique, les pratiques illicites dans l’adoption nationale et internationale des mineurs en France sur la période 1923-2005. Depuis l’étude historique réalisée en 2022-2023 par des chercheurs du présent projet (Denéchère et Macedo, 2023), on sait que les pratiques illicites
dans l’adoption internationale étaient connues et dénoncées par des protagonistes dès les années 1980. En revanche aucune étude historique dédiée n’a été menée jusqu’à présent sur les pratiques illicites dans l’adoption d’enfants français. Depuis les années 2010, les témoignages de personnes adoptées évoquant les conditions douteuses de leur
processus d’adoption se multiplient. Une étude permettant de brosser un tableau général du phénomène répondra à cette demande sociale grandissante, en permettant aux personnes concernées d’inscrire leurs histoires personnelles dans un contexte historique fiable.
Sur le plan scientifique, la connaissance des pratiques illicites dans l’adoption se heurte à plusieurs obstacles qu’AdoptRisk entend contribuer à dépasser. Le premier objectif est d’identifier les sources disponibles pour appréhender le phénomène ; le deuxième est d’analyser les pratiques des acteurs impliqués et de repérer les éléments
illicites ; le troisième est de proposer une démarche permettant de quantifier le phénomène ; enfin, le quatrième objectif vise à évaluer les effets de la découverte de pratiques illicites sur les personnes adoptées et leurs proches, en interrogeant les redéfinitions potentielles des relations au sein des familles adoptive et de naissance.
En s’appuyant sur des travaux menés et des approches complémentaires des UMR TEMOS, IHTP et LISST, AdoptRisk se situe au croisement de l’archivistique, de l’histoire, de l’anthropologie, de la sociologie et du droit. La réalisation des objectifs du projet nécessite la conception et la mise en œuvre de méthodes à la fois quantitatives et qualitatives. Les résultats de la recherche permettront d’élaborer un catalogue de ressources documentaires à la disposition de la communauté scientifique et seront diffusés tant par les voies académiques que par différents supports accessibles aux personnes concernées et à des publics diversifiés (interventions en milieu scolaire et universitaire, documentaire sonore, documentaire vidéo, exposition, bande dessinée).
Le coordianteur scientifique d’UP8 est Antoine Rivière (IHTP).
Le projet a été financé suite à l’appel ANR AAPG 2025.