Les mineurs recouvrent une catégorie de personnes soumises à une capacité limitée en raison de leur vulnérabilité, réelle ou supposée. L’avènement d’internet, s’il n’a pas bousculé le statut juridique du mineur, a considérablement renouvelé les activités mises à leur disposition et l’a exposé à de nouveaux risques tout en lui ouvrant de nouvelles opportunités. Or les cadres classiques d’analyse n’apparaissent pas adaptés à ces nouveaux usages. Dès lors, la question de l’encadrement des activités numériques du mineur doit être réévaluée afin de parvenir à un système satisfaisant et mieux équilibré.

Le projet ENUMINE se propose de faire dialoguer les sciences de l’information et de la communication, les sciences de gestion et les sciences juridiques au profit de l’amélioration du cadre juridique de la protection des mineurs dans l’environnement numérique, dans une co-construction interdisciplinaire de la notion de mineur. Dans la mesure où la question de la minorité nécessite de tenir compte du processus d’autonomisation qui est à l’œuvre à travers toute la période de minorité, seule une approche interdisciplinaire permet de prendre la mesure des problématiques, puisque le processus d’autonomisation se révèle dans les nombreuses médiations et les nombreuses obligations (légales, volontaires, naturelles) que l’enfant entretient avec son environnement (parents, pairs, enseignants mais également plateformes de contenus en lignes). Par ce dialogue des disciplines, nous analyserons les conditions réelles d’exercice de la capacité numérique du mineur. Nous soulèverons la question des enjeux d’une mise à distance, au moyen des dispositifs numériques, des relations parents-enfants. Nous envisagerons aussi l’existence d’une co-responsabilité des plateformes, en lien avec des parties prenantes représentant les intérêts des mineurs.

Le projet a débuté en mars 2025 pour une période de 42 mois.

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